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Zones hyperurbaines et communes déconnectées en Pays Basque

Le Pays Basque dispose d'importantes infrastructures de mobilité. Au sein de l'Union européenne, les indices du Pays Basque sont parmi les plus élevés en matière de densité de véhicules et de kilomètres de voies rapides, ainsi que d'électrification des voies ferrées. (Note*)

21.000 km2 avec un aménagement décompensé

Nous assistons à un processus constant d'urbanisation, la population étant de plus en plus concentrée dans les agglomérations urbaines, qui offrent des emplois et des services. Il s'agit d'un processus global et la prospective indique qu'il tend à être renforcé. Le Pays Basque vit également un processus similaire, mais avec ses propres caractéristiques.

Une importante artificialisation du sol

Les communes qui ont accueilli le plus de population ces dernières années ou qui ont développé une importante activité industrielle présentent des indices d'artificialisation du sol très élevés. À noter le processus d'urbanisation de la Côte du Labourd, ainsi que des régions à caractère industriel marqué (Tolosa, Duranguesado, Bas-Deba et Haut-Deba, Goierri...).

Certaines communes présentent un indice d'artificialisation du territoire très élevé. À noter, par zones, les communes de la Côte du Labourd comme Angelu (83,52% du sol), Biarritz (82,66%), Getaria (76,72%), Hendaye (67,09%), celles du bassin de Pampelune comme Burlada (77,27%), Iruñea (73,97%), Atarrabia (73,95%) et Barañain (67,99%), ou encore celles de la région de Bilbao comme Sestao (76,38%), Leioa (70,40%), Portugalete (69,41%) et Getxo (68,80%).

Image removed. Superficies artificielles Pays Basque 2012*

Ce qui nous amène au débat sur la préservation de l'espace naturel en tant que bien commun et son équilibre avec l'urbanisation. Tel que déjà souligné dans d'autres chapitres, le Pays Basque présente une réalité territoriale très décompensée.

Zones en risque d'éloignement

Les politiques d'infrastructures et de services qui sont appliquées dans certaines régions du Pays Basque provoquent, comme indiqué ci-dessus, d'authentiques processus de concentration. Des processus de planification et d'aménagement du territoire qui entraînent de graves conséquences, notamment en matière d'accessibilité aux centres d'activité et aux services. Plus une commune est éloignée  de ces centres est plus elle a du mal à maintenir l'activité économique et sociale existante historiquement. L'analyse de la distance par route qui existe actuellement entre chacune des communes et la capitale régionale ou territoriale nous offre une image de la situation dans laquelle se trouvent de nombreuses communes du Pays Basque.

À noter dans ce domaine les régions de l'est et du sud de la Haute-Navarre, avec sept  communes se trouvant à plus de 60 kilomètres de la capitale (et il en est de même pour le Haut- Deba), dont notamment Cortes (116 km), Buñuel (112 km), Arguedas (108 km). Une analyse plus détaillée permet de mettre en relief que, au sein même de la région, de nombreuses communes se trouvent loin de la capitale. Et, une fois de plus, ce sont les communes de la Haute-Navarre qui sont le plus nombreuses dans ce cas. Mais le problème est similaire ailleurs :  Araba, Encartaciones, Urola-Costa ou Arratia-Nervión et, notamment, les communes de Mendabia (Haute-Navarre), Lanestosa (Bizkaia) ou Gazteluberri (Haute-Navarre), qui se trouvent toutes à plus de 47 km de la capitale de leur région.

Au sujet de l'aménagement du territoire

L'aménagement du territoire se trouve, depuis des décennies, face à un véritable dilemme. La tendance à concentrer les ressources, encouragée par la spéculation immobilière intéressée par la maximisation de la valeur du sol, a créé un scénario où les infrastructures et les services sont disponibles pour certaines régions, mais éloignés pour d'autres. Un développement respectueux de l'environnement, préservant la vie des villes historiques avec leur propre idiosyncrasie, exige de repenser la façon de gérer les ressources du territoire. Dans le cas contraire, nous risquons de nous retrouver face à un Pays Basque formé de 4 agglomérations urbaines, au lieu d'un réseau de communes interconnectées.

Remarque : ce texte, offert à titre purement divulgatif, vise à faciliter la lecture des données fournies. Il a été rédigé par l’équipe technique de Gaindegia et il ne reflète pas nécessairement l’opinion d’Udalbiltza.