Le Pays Basque bénéficie d'une large couverture de services avec une grande accessibilité géographique pour la plupart de ses habitants. Cependant, une simple étude de son emplacement géographique nous permet de constater que cette accessibilité varie selon les territoires. Les modèles territoriaux appliqués peuvent, dans certains cas, avoir de graves conséquences. (Note*).
Bonne accessibilité pour la majorité
Distance par route par rapport à l´établissement scolaire offrant des cours en basque le plus proche (km)
Les services publics ou de première nécessité sont un droit inhérent à chaque personne. L'éloignement ou la proximité de ces services est essentiel pour connaître leur niveau de couverture. La forte concentration de la population dans quelques agglomérations urbaines, ainsi que l'importante initiative institutionnelle et sociale font que nos villes et quartiers comptent de nombreux services (santé, éducation, culture, commerce). La distance moyenne par rapport à un centre de santé est de 2,7 km, de 2,7 km également par rapport à une école primaire et de 1,4 km par rapport à un établissement de vente au détail.
Cependant, ces taux ne sont pas aussi positifs dans le cas des services liés à notre identité. La distance moyenne par rapport à une école maternelle ou primaire en euskara (langue basque) est de 7,4 km et de 9,7 km para rapport à un euskaltegi (école de basque).
Éducation, santé et commerce de détail
Distance par route par rapport au commerce de détail le plus proche (km)
240 communes ne disposent pas d'école maternelle ou primaire et les habitants doivent se déplacer en moyenne 10 kilomètres pour accéder à ces services, voire davantage (Ollaran 28 km, Petilla 28 km, Gazteluberri 27 km, Nabaskoze 21 km, Goñerri 20 km, Bidankoze 20 km...). Et en matière d'éducation en euskara, la réalité s'aggrave considérablement.
Et il en est de même pour les services de santé, y compris les dispensaires, puisque ce service de base se trouve, pour 71 communes, à plus de 10 kilomètres. Et pour ce qui est des centres de santé spécialisés, la situation est encore pire. C'est au Pays Basque Nord que les distances sont plus grandes : Basaburua (18,5 km), Ostibarre (15,2 km), Arbela (13,2 km)...
En ce qui concerne le commerce de détail, 174 communes ne disposent d'aucun établissement de ce type et la distance moyenne qui les sépare du plus proche est de 5 km (la moyenne au Pays Basque est de 1,3 km). Une situation qui varie d'une commune à l'autre et que d'autres types de services s'efforcent de compenser (vente ambulante). Ces données permettent cependant de se faire une idée de la distance, entre les agglomérations urbaines et les communes les plus éloignées, que doivent parcourir les habitants pour se procurer des produits de base. À noter la situation particulière de certaines commues de Navarre (Petilla 28 km, Gazteluberri 21 km, Urraulgoiti 16 km...) et de certaines régions (communes de Lumbier, où la distance moyenne es de 5,9 km ; Arbaila, où elle est de 4,5 km ; Amikuze, où elle est de 4,4 km...).
La question de l'identitéL'analyse de l'accessibilité aux infrastructures stratégiques pour le maintien et le renforcement de l'identité basque est encore plus significative : 415 communes ne disposent pas d'un établissement scolaire dans la commune et le plus proche, pour 210 d'entres elles, se trouve à 10 kilomètres. Avant l'ouverture, en 2011-2012, par l'initiative sociale, d'une ikastola (école en langue basque) à Aloze, pour les communes de la région (Basabürüa) l'ikastola la plus proche se trouvait à environ 40 km. Et à 47 km de Santagrazi, à 43 km de Larrañe… Une situation que subissent également d'autres communes de la Soule et de la Haute-Navarre.
Et il en est de même pour les euskaltegis. Bien qu'il existe 686 établissements pour apprendre l'euskara, 578 communes ne disposent pas de ce service et les habitants doivent, par conséquent, parcourir en moyenne 11 km pour se rendre à l'euskaltegi le plus proche. Et pour 84 communes, l'euskaltegi le plus proche se trouve à plus de 20 kilomètres (Lanestosa 43,7 km, Gazteluberri 42 km, Valdegobia/Gaubea 41 km...).
Un nouveau modèle est nécessaireL'accessibilité aux services marque le modèle territorial qui va, dans la pratique, déterminer l'exercice ou pas de certains droits. Notamment celui de la santé et en particulier des personnes âgées ; ou celui de l'éducation des nouvelles générations (et donc le relais générationnel de la commune). Une situation dans laquelle interviennent d'autres aspects : d'une part, la difficulté de ces régions pour maintenir et récupérer leur identité et, d'autre part, l'aménagement du territoire.
Remarque : ce texte, offert à titre purement divulgatif, vise à faciliter la lecture des données fournies. Il a été rédigé par l’équipe technique de Gaindegia et il ne reflète pas nécessairement l’opinion d’Udalbiltza.