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École Universitaire des Sciences Économiques et de Gestion de Donostia-San Sebastián |
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Le secteur du logement a vécu,
certes, un authentique boom ces
dernières années. Le nombre de
constructions nouvelles n’a cessé
d’augmenter partout au Pays
Basque, de même que leur prix
(prix calculé par mètre carré). Un
phénomène qui s’est produit tant
sur le plan local qu’à l’extérieur,
une tendance que l’on n’observe cependant pas dans la même
mesure dans tous les territoires du Pays Basque (Sud et Nord).
Une analyse plus approfondie du logement au Pays Basque
dévoile certaines caractéristiques similaires, mais d’autres bien
différentes, en ce qui concerne, notamment, la manière d’exposer
la réalité, autrement dit, les statistiques. L’image générale
est cependant celle d’une évolution croissante et unifiée,
principalement en matière de prix, que les données et graphiques
suivants mettent en évidence. Au cours des sept dernières
années, le prix des constructions nouvelles libres a effectivement
considérablement augmenté sur les trois territoires,
entre 74% et 132%.
Les hausses les plus importantes sont celles du Pays Basque
Sud : dans la Communauté Autonome Basque, principalement
(où le prix par mètre carré est passé de 1.569 Euros à 3.646 Euros),
suivie de la Navarre (où il est passé de 925 Euros à 1.698
Euros). Au Pays Basque Nord, la hausse du prix des logements
est également considérable (il est passé de 1.654 Euros à 2.871
Euros), quoiqu’en moindre mesure qu’au Pays Basque Sud.
Tel que déjà avancé ci-dessus, l’évolution a également été
différente selon les territoires du Pays Basque. En matière de
politiques mises en oeuvre au
cours des dernières années, une
analyse en profondeur des différentes
administrations a permis
de mettre en relief les différences
existantes et d’arriver à la conclusion
que, en ce qui concerne la nature
des constructions nouvelles,
chaque territoire du Pays Basque a
suivi sa propre évolution.
Autrement dit, s’il est vrai que la construction de logements,
aussi bien libres que sociaux, a augmenté dans tout le Pays
Basque, leur évolution
différente est le résultat
des différentes politiques
locales appliquées.
Il convient de rappeler
que nous parlons
de deux États, comptant
chacun sa propre tradition
en matière de politique
du logement. Ce
qui explique que les politiques
appliquées dans
un État (loyers sociaux au
Pays Basque Nord) et
dans l’autre (logements
de protection publique
au Pays Basque Sud) présente des caractéristiques et des conséquences
différentes.
Ainsi, les deux Administrations situées dans l’État espagnol,
la Navarre et la Communauté Autonome Basque, ont opté pour
des politiques de logement dites méditerranéennes (Allen, J.,
J. Barlow, J. Leal, T. Maloutas, et L. Padovani, 2004 ; Etxezarreta,
2007), qui correspondent a des États de Bien-Être tardifs
et insuffisants (Esping-Andersen, 2000; Barlow et Duncan, 1994)
: des politiques totalement liées à la propriété et sans pratiquement
de parcs de logements locatifs.
Dans l’État français, par contre, l’État de Bien-Être a jouit
d’un développement plus important, avec l’application d’une politique du logement similaire à celle du Nord de l’Europe (plus
corporatiste, Trilla, 2001 ; Priemus et Dieleman, 2002), davantage
orientée vers le logement social et le développement de
parcs publics de logements locatifs. Ce qui montre que le Pays
Basque Nord et le Pays Basque Sud sont fort éloignés en matière
de politique du logement.
Des concepts différents qu’il convient, par conséquent,
d’aborder de manière différente. Raison pour laquelle lorsque,
dans ce travail, nous parlons de logement social ou de logement
public, il s’agit de logements de protection publique dans la
Communauté Autonome Basque et en Navarre (pour la plupart
en propriété) et de logements sociaux au Pays Basque Nord (locatifs
et de type logement social européen – excepté méditerranéen).
Afin de pouvoir comparer les trois territoires, nous avons défini
le logement de protection publique par rapport au logement
privé (le % de constructions nouvelles publiques par rapport au
% de constructions nouvelles privées), afin de pouvoir déterminer
le « niveau d’intervention » dans chaque territoire (voir graphique
ci-après).
Les principales conclusions de cette analyse sont les suivantes
: d’une part, durant la période analysée, le poids du logement
de protection publique a augmenté davantage dans la
Communauté Autonome Basque. Le tableau montre, en effet,
que si l’on prend comme ratio la construction de logements
libres, on part de 80% pour atteindre 120% à la fin de la période.
En Navarre, cependant, on part de 60% de logements libres
pour, après une nette tendance à la baisse (en 2004, où ils chutent
jusqu’à10%), arriver à 40% à la fin de la période. Quant au
Pays Basque Nord, l’offre de nouveaux logements sociaux locatifs
a expérimenté une tendance à la baisse, puisqu’elle est passée
de 40%, au début de la période, à 20% à la fin.
On peut donc affirmer que le niveau d’intervention publique
a augmenté ces dernières années dans la Communauté Autonome
Basque, par rapport à la Haute Navarre et au Pays Basque
Nord, et c’est là l’une des principales conclusions de l’analyse
effectuée. Dans la CAB, la variable définie, qui partait déjà d’un
niveau relativement plus élevé, a expérimenté une tendance à
la hausse ; en Navarre et au Pays Basque Nord, par contre, le ratio
d’intervention publique a baissé, avec toutefois un léger accroissement
ces deux dernières années.
Par ailleurs, les chiffres confirment l’importance et la consolidation
des politiques traditionnelles, puisque les statistiques
les plus récentes ratifient les différences structurelles habituelles.
Ainsi, au Pays Basque Sud, la politique de logements sociaux
locatifs n’est guère appliquée (ils n’apparaissent pas dans
les statistiques) et au Pays Basque Nord, il n’y a pas d’autres logements
de protection publique, outre les logements sociaux
locatifs.
En définitive, ces données ne nous permettent pas de confirmer
l’existence d’un processus de convergence entre les trois
territoires, ni d’un renforcement de la dichotomie Pays Basque
Nord-Pays Basque Sud, car on constate que, ces dernières années,
les politiques traditionnelles sont moins appliquées sur
ces deux territoires, malgré le grave manque de logements existant.
Il convient, par conséquent, de continuer à approfondir la
tendance et l’évolution du logement et de la politique du logement
dans les différentes administrations du Pays Basque, ainsi que les processus compatibles et différenciateurs mis en
oeuvre et à mettre en oeuvre à l’avenir.
Les statistiques du secteur du logement au Pays Basque Nord
montrent, d’une part, la répartition des constructions nouvelles
en vente entre habitations individuelles et collectives et, d’autre
part, le nombre de logements sociaux locatifs2. Si nous observons
leur évolution, on constate que le ratio des habitations collectives
a expérimenté une légère tendance à la hausse, qui
confirme ainsi, en matière d’aménagement du territoire, une
tendance favorable pour une évolution durable (on sait le préjudice
que représente, pour le développement durable, une organisation
trop souple permettant une augmentation incontrôlée
d’habitations individuelles).
Cependant, au Pays Basque Nord, les chiffres fournis par la
Chambre de Commerce de Bayonne révèlent un accroissement
d’habitations individuelles de 9,7%, durant la période 1999-2005
; les habitations collectives, quant à elles, ont augmenté de
23,5%. De plus, les logements sociaux ont expérimenté une tendance
à la baisse à partir de 2001, jusqu’à atteindre, en 2006,
un ratio inférieur à celui de 1999 (23% et 28%, respectivement).
On constate également une augmentation des prix, tant des
constructions nouvelles que des logements sociaux locatifs : de
70% dans le cas des habitations individuelles et de 73% dans les
collectives. Les loyers des logements sociaux ont, quant à eux,
augmenté de 20%, comme conséquence de la hausse spectaculaire
des prix expérimentée entre 2002 et 2003 : en deux ans, le
prix des habitations individuelles a en effet augmenté de 40% et
celui des collectives de 45%.
Les données statistiques du secteur du logement en Navarre
permettent de mettre en relief la distribution des constructions
nouvelles en vente, des logements sociaux et des logements libres.
On constate que, après une évolution variable, les logements de
protection publique ont expérimenté une tendance à la baisse.
En 1997, en effet, 51% des constructions nouvelles étaient des logements
sociaux, contre 11% en 2004 et 31% en 2006.
Quant au prix, celui des habitations en vente libre a plus que
doublé avec, entre 1997 et 2006, un accroissement progressif
(le prix par mètre carré est passé de 798 Euros à 1.698 Euros).
Et le prix maximum par mètre carré des logements de protection
publique a également expérimenté une tendance à la hausse,
avec une augmentation, entre 2000 et 2006 de 70% (en passant
de 785 Euros à 1.338 Euros, respectivement).
Plusieurs sont les conclusions que l’on peut tirer, concernant
le secteur du logement dans la Communauté Autonome Basque
et compte tenu de l’offre dans ce territoire. En premier lieu, en
dix ans, le ratio des logements sociaux a augmenté considérablement.
Plus concrètement, 10% des constructions nouvelles
en vente en 1996 étaient des logements sociaux et en 2006, ces
derniers représentent 28%, comme conséquence d’un accroissement
progressif chaque année. Les logements locatifs, par
contre, ne représentent, au début de la période analysée, qu’un
pourcentage réduit des habitations offertes chaque année (6%
en 1996 et 10% en 1997), avec une légère augmentation à la fin
de la période (9% en 2006 et 12% en 2006).
Quant au prix des logements, ils ont tous augmenté, aussi
bien dans le secteur des logements sociaux que dans le secteur
privé, avec toutefois une hausse plus importante dans ce dernier.
Au cours de la période analysée, le prix par mètre carré a
augmenté de 143% dans les logements libres, en passant de
1.502 Euros à 3.646 Euros. Les logements sociaux (de protection
publique et logements protégés), quant à eux, ont expérimenté
une augmentation de 85% du prix par mètre carré, passant
ainsi de 696 Euros à 1.285 Euros.
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En le Pdf je joins avec l'analyse il se comprend un bref reportage qu'il nous donne une perspective sur le thème.
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